Un jour, le Dieu Bacchus a certainement posé sa main sur ce domaine dont il fit du vin un grand cru couronné. Le nez et la bouche de ce vin offrent aux heureux goûteurs des saveurs fruitées et épicées reconnues par les plus grands experts. Pourtant, au milieu des terres agricoles, derrière des rangs de vignes aux épais feuillages, s’élève un château qui semble oublié des dieux. Les façades et les toitures ne laissent rien paraître de la décrépitude et de l’abandon des lieux.
Pour la première fois, nous nous engageons dans un bâtiment sans en connaître à l’avance l’intérieur et, bien-sûr, sans savoir s’il est possible d’y rentrer. Nous apercevons de l’activité juste à côté… nous poursuivons notre avancée sans bruit. Un rapide tour d’horizon… puis nous découvrons ce qui se cache derrière les murs. L’ambiance est froide et sombre au rez-de-chaussée. Peu de lumière parvient à pénétrer par les fissures des volets. Plus haut, la charpente est à nue, les fenêtres ouvertes sont balayées par le vent. Le lierre s’est invité au premier étage. Le château a été vidé de ses décorations fastueuses et rempli de machines improbables. N’ayant pas tout mon matériel sur moi, les photos n’ont malheureusement pas la qualité espérée.
La photo millésime du château qui trône sur l’étiquette des cuvées primées cache bien la vérité et le désespoir du château Bacchus. Magnifique château quand le Dieu du vin le tenait encore sous sa coupe puis chancelant, depuis des décennies, quand vint le temps de l’ivresse et des débordements. Espérons que les propriétaires retrouvent la raison et trouvent les finances pour redorer leur blason.