Le soleil brille et réchauffe nos cœurs tandis que nous marchons sereinement sur la route. Mais, dès l’instant, où nous pénétrons dans le domaine du manoir du Satyre, une ambiance pesante et lugubre s’abat sur nos têtes. Nous marchons une centaine de mètres sur un petit sentier très emprunté. Au fil de nos pas fébriles, nous découvrons la haute façade grise et triste du manoir. Les corbeaux virevoltent dans le ciel et croassent au-dessus de nos têtes. Nous sentons que nous sommes sur le territoire de ces oiseaux de malheur. L’atmosphère s’alourdit soudainement. Notre sérénité laisse place à l’inquiétude…
Un Pleyel trône au centre de ce qui devait être le grand salon. Ce piano, magnifiquement mis en lumière par la seule fenêtre ouverte du rez-de-chaussée, est la seule raison de notre venue au manoir du Satyre. Quelle chance… il est encore là et en bon état… en tout cas en assez bon état pour faire bonne figure sur les photos car, pour émettre des sons harmonieux, nous ne sommes pas assez mélomanes pour le dire.
Il faut croire que la satire n’a pas réussi au dernier propriétaire des lieux. Il s’est attiré les foudres de ses détracteurs et a disparu dans l’oubli. Son manoir, détruit, ruiné, abrite désormais corbeaux, corneilles et autres oiseaux de mauvaises augures. L’univers léger, joyeux et festif qui régnait jadis entre ces murs n’est plus qu’une illusion lointaine. Les lieux sont devenus désolants de tristesse.
Mais un rayon de soleil est venu colorer l’intérieur de ce triste manoir. Samira porte une robe fuchsia ornée de perles noires.
La photographie de la demeure fait froid dans le dos …
Il est triste et lugubre effectivement… mais le noir et blanc accentue son côté glauque 😁