Très connu dans le monde des « explorateurs urbains », ce château n’est pas très engageant au premier abord. Son aspect extérieur, très fantomatique, ne laisse pas d’espoir quant à ce qui pourrait subsister à l’intérieur… effectivement, au château d’azurie, il faut lever les yeux pour s’imaginer la beauté passée des lieux. Dans l’immense pièce principale, boiseries, grande cheminée, arcades, plafonds de briques et tapisseries bleu azur font encore bon ménage. Le reste du bâtiment, pillé, saccagé, détruit, écroulé, taggué n’a plus aucun intérêt malheureusement… triste histoire pour ce château qui, pour son plus grand malheur, fût la propriété d’un bandit à la renommée mondiale.
Nous connaissions depuis longtemps la localisation de ce château mais son actualité sulfureuse nous a freiné dans notre élan… puis un jour, nous voilà finalement devant. Nous sommes en début d’après-midi, de passage dans notre voiture, nous constatons qu’un groupe de jeunes accompagnés de bergers allemands est en train d’entrer dans la propriété. Ils n’ont pas l’air sympathiques c’est pourquoi nous ne chercherons pas à les rencontrer… ni à savoir ce qu’ils vont y faire… Notre expédition est un échec pour la journée.
Le lendemain, de très bon matin, à l’heure à laquelle il n’est pas encore possible de prendre des photos, nous retournons sur les lieux malgré un épais brouillard et une température figée à 0 degré. Une fois à l’intérieur du château, le jour se lève et la lumière dévoile petit à petit la couleur bleu azur qui nous entoure. La robe bleue est lassée, l’appareil-photo est réglé, nous commençons les prises de vue dans un froid glacial et dans le plus grand calme… seulement très au loin, à peine audibles, se font entendre des coups de fusils et quelques aboiements de chiens qui nous rappellent que nous sommes dimanche, jour de chasse.
Avec ce temps grisâtre, la lumière tarde à venir et nous fait perdre beaucoup de temps. Au fur et à mesure que l’heure passe, sans que nous y prenions garde, les aboiements et les coups de feux se rapprochent… à grands pas… de plus en plus forts… devenant oppressants… Il y a une battue dans le domaine et les chasseurs remontent vers le château ! Un peu inconscients du danger, nous prenons encore quelques clichés mais soudain, comme un coup de tonnerre qui claque au-dessus de nos têtes, nous ne pouvons plus nous concentrer… nos coeurs s’emballent, il faut partir. Les chiens hurlants sont visibles en contre-bas du château, je lis l’angoisse dans les yeux de ma complice. Nous nous enfuyons par l’arrière à toutes jambes et sans nous retourner.
Merci un instant de grâce est entré dans mon quotidien
Bonjour, nous vous remercions pour votre commentaire qui nous a fait très plaisir à lire… A bientôt.